Sanctuariser l'interdépendance par l'interopérabilité
Description de la ressource
Afin de favoriser la réutilisation efficiente de nos ressources, nous devons nous évertuer à les rendre inter-opérables. Vaste sujet dans une société du numérique, l'interopérabilité tient en fait de la décontextualisation maximale de la ressource : il s'agit de respecter des standard communément admis. Cette standardisation permettra à d'autres, dans d'autres contextes, de pouvoir faire usage de nos ressources le plus simplement possible... tout comme nous aurons accès à celles des autres si nous intégrons ces standards à nos habitudes.
On peut ainsi relever trois natures d'interopérabilité :
Rendre interopérables les richesses mises à disposition sur le web est un enjeu aussi primordial que laborieux. Il faut se mettre d'accord au-delà des frontières linguistiques et culturelles puisque les standards doivent s'appliquer à des communautés éparses. Les enjeux sont aussi d'ordre politique, puisque les choix opérés sur chacune des trois natures d'interopérabilité auront des conséquences directes sur les usages. C'est notamment pour cette raison que l'intégration des DRM aux standards du web a fait tant de débat : cela remettait en cause le fondement politique historique d'un internet du partage sans condition.
Pour comprendre les fondements du web : « Aux sources de l'utopie numérique - De la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand, un homme d'influence » Fred Turner, 2012
Prendre le temps de construire l'interopérabilité, c'est assumer que nous sommes tous interdépendants, que rien de censé ne peut naître d'un seul individu. Si l'humain croit pouvoir agir seul, c'est qu'il se connaît mal lui-même : pour que son corps fonctionne il héberge un nombre de bactéries supérieur à celui de ses propres cellules et constitue ainsi un écosystème interdépendant. Une fois brisé le mythe de la solution providentielle, nous n'avons d'autres choix que de fonctionner sur des logiques d'archipels : chaque communauté a un sens, mais ne peut survivre sans être reliée aux autres, ce qui suppose nécessairement un langage commun.
L'interopérabilité dépasse donc le numérique. Le mouvement « Osons les jours heureux » fait par exemple vivre cette pratique à travers son groupe de travail « voilier atelier », qui a pour seule mission de voguer d'un archipel de projet à l'autre pour leur permettre de dialoguer plus facilement.
En permettant à des projets différents de suivre des voies variées tout en continuant à communiquer autour de ce qui leur est commun, l'interopérabilité crée des organisations plus décentralisées. En décentralisant les organisations tout en renforçant le lien qui les relie, l'interopérabilité génère des « effets de lisière » : ce sont ces rencontres entre les mondes différents qui rendent possible l'expérimentation et favorise l'invention de réponses nouvelles à des problématiques communes.
On peut ainsi relever trois natures d'interopérabilité :
- Sémantiques : s'accorder sur un vocabulaire commun (thésaurus, mots-clés,...)
- Numérique : s'accorder sur un format commun (xml, json,...)
- Juridiques : s'accorder sur un droit de réutilisation commun (licences CC, GNU/GPL,..)
Rendre interopérables les richesses mises à disposition sur le web est un enjeu aussi primordial que laborieux. Il faut se mettre d'accord au-delà des frontières linguistiques et culturelles puisque les standards doivent s'appliquer à des communautés éparses. Les enjeux sont aussi d'ordre politique, puisque les choix opérés sur chacune des trois natures d'interopérabilité auront des conséquences directes sur les usages. C'est notamment pour cette raison que l'intégration des DRM aux standards du web a fait tant de débat : cela remettait en cause le fondement politique historique d'un internet du partage sans condition.
Pour comprendre les fondements du web : « Aux sources de l'utopie numérique - De la contre-culture à la cyberculture, Stewart Brand, un homme d'influence » Fred Turner, 2012
Prendre le temps de construire l'interopérabilité, c'est assumer que nous sommes tous interdépendants, que rien de censé ne peut naître d'un seul individu. Si l'humain croit pouvoir agir seul, c'est qu'il se connaît mal lui-même : pour que son corps fonctionne il héberge un nombre de bactéries supérieur à celui de ses propres cellules et constitue ainsi un écosystème interdépendant. Une fois brisé le mythe de la solution providentielle, nous n'avons d'autres choix que de fonctionner sur des logiques d'archipels : chaque communauté a un sens, mais ne peut survivre sans être reliée aux autres, ce qui suppose nécessairement un langage commun.
L'interopérabilité dépasse donc le numérique. Le mouvement « Osons les jours heureux » fait par exemple vivre cette pratique à travers son groupe de travail « voilier atelier », qui a pour seule mission de voguer d'un archipel de projet à l'autre pour leur permettre de dialoguer plus facilement.
En permettant à des projets différents de suivre des voies variées tout en continuant à communiquer autour de ce qui leur est commun, l'interopérabilité crée des organisations plus décentralisées. En décentralisant les organisations tout en renforçant le lien qui les relie, l'interopérabilité génère des « effets de lisière » : ce sont ces rencontres entre les mondes différents qui rendent possible l'expérimentation et favorise l'invention de réponses nouvelles à des problématiques communes.
De l'importance de construire un langage commun
Si elle n'est jamais pleinement fonctionnelle puisque très mouvante, l'interopérabilité est très certainement l'avenir de la structuration du web, charge à chacun de s'en approprier la responsabilité et de la faire émerger. Ainsi, un agenda événementiel publiant ses événements en OpenData en respectant et en prenant le temps de faire évoluer les standards événementiels du web comme OpenAgenda (quand bien même le code source de son service reste fermé) restera toujours plus compostable qu'une plateforme totalement OpenSource qui partagerait ses données événementielles dans un format qui lui est propre comme l'agenda du libre.
Thématique de la ressource
- Compostabilité des projets
Auteur.trice(s) de la ressource
Romain Lalande
Licence d'utilisation la ressource
CC BY SA
Contributeur.trice.s connaissant cette ressource
Cette fiche est elle un brouillon ?
- Non