Atelier aux Grands Voisins - Expérimenter la prise de décision collective sur des budgets

Témoignage

Contexte


Audrey du GARC.ESS, collectif francilien qui accompagne la dynamique de coopération entre les résidents des grands Voisins, a invité Simon Sarazin à partager son expérience en terme de prises de décisions collectives début 2018.

Le format expérimenté

Simon a rapidement proposé de tester « en présentiel » les outils de prise de décision en ligne qu’il expérimente depuis quelques années au sein de collectifs Lillois. En réalité, c’est surtout les méthodes de prise de décision associées à ces outils qui ont été amenées aux participants.

Sur un effectif de 25 personnes, trois groupes ont été constitué autour d’une problématique commune : « Vous avez un budget de 10 000€, et vous devez décider des projets que vous souhaitez financer avec cette somme ».

Au sein de chaque groupe, une méthode différente est proposée :
  • Groupe 1 - Sans méthode : aucune méthode / outil n’est proposé, ils sont laissés totalement libres du mode de prise de décision.
  • Groupe 2 – Avec Cobudget : chacun dispose d’une fraction de la somme, chacun peut proposer un projet s’il le souhaite, et chacun affecte ensuite sa somme sur les différents projets.
  • Groupe 3 – Avec loomio : chacun fait une proposition de projet avec un budget, puis chacun va pouvoir voter pour/pas pour/abstention ou opposition ferme sur chaque projet.

A la fin du délai imparti (20mn), nous avons fait le tour des décision prises avant de terminer par un retour de chacun sur la méthode/outil qu’il avait vécu.
image cobudget_manuel.png (53.1kB)
Fichier source distribués aux participants pour cobudget
image Loomio_manuel.png (85.2kB)
Le fichier source Loomio distribué aux participants
image cobudget_GV.jpg (1.0MB)
exemple de décision co-budget en physique

Les enseignements


Le format a bien fonctionné, les participants en ont retiré que chacun des groupes disposant d’une méthode avaient réussis à prendre une décision, bien qu’elle ne soit pas nécessairement la meilleure.

Le groupe 1 n’ayant aucune méthode, il n’a pas pu prendre de décisions dans les délais impartis, mais a eu l’avantage de prendre le temps de négocier des critères de sélection des projets. Il est donc finalement apparu qu’une solution hybride serait de s’approprier une méthode tout en se mettant d’accord en amont sur des guides afin que les choix correspondent bien à des enjeux exprimés par le collectif.

Un frein a été d’expérimenter ces méthodes sur des projets factices qui ont certainement biaisé l’expérience, mais même avec du recul il semble compliqué de mener ce format sur des sujets de budget réels, qui sont potentiellement des sujets «brûlants».

image G1_GV_sans_methode.jpg (1.3MB)
Le groupe 1 en plein travail
image GV_cobudget.jpg (1.3MB)
Le groupe 2 en pleine action
image GV_Loomio.jpg (1.1MB)
Le groupe 3 en action
Auteur de la fiche Romain Lalande - sur un concept, une animation et une expérimentation de Simon Sarazin
Licence d'utilisation la ressource CC 0
Contributeur.trice.s ayant vécu cette action
AtelierAuxGrandsVoisinsExperimenterLaPr_vignette_atelierauxgrandsvoisinsexperimenterlapr_gv_loomio.jpg
Format d'animation expérimenté
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Des objets sous licence ouverte dans les fablabs

Témoignage

Définition
L'Open Hardware, ou "Matériel Libre est un terme qui regroupe des objets tangibles — machines, dispositifs ou toutes choses physiques — dont les plans ont été rendus publics de façon que quiconque puisse les fabriquer, modifier, distribuer et utilise" (Source Wikipédia). Le mouvement du libre et de l'open source est d'abord né dans le monde du développement logiciel, il s'étend désormais aux objets physiques : un matériel libre, est donc théoriquement reproductible par n'importe qui, sous condition d'être équipé des outils et machines pour le faire.

Des milliers d'objets, plus ou moins complexes à réaliser, sont d'ores et déjà disponibles sur Internet, prêts à être ré-utilisés, modifiés, re-partagés etc.

Fablab, un double rôle pour l'Open Hardware

Une vidéo introductive au Fablabs en 1'36

1) L'indispensable atelier de proximité

A la différence des lignes de codes des logiciels libres, Le Matériel Libre nécessite des équipements (outils, machines) perfectionnés pour réaliser concrètement l'objet désiré. Les fablabs sont des ateliers publics de proximité, où toute personne peut venir utiliser (et apprendre à utiliser si besoin) ces machines et équipement de fabrication.
Carte-fablabs
Lien vers: http://www.makery.info/map-labs/
Cartographie des fablabs

2) Des fabriques de bien commun

Outre leur rôle d'atelier de fabrication de proximité, les fablabs promeuvent la culture libre et le Matériel Libre. les utilisateurs qui créent des objets sont incités (mais pas obligés) à publier les plans de leurs objets sous licence libre, c’est à dire à les rendre réutilisables, modifiables, améliorables… par d’autres personnes.

Exemples
  • L'imprimante 3D RepRap est conçue en open hardware. On peut accéder aux plans pour la construire soi-même. Une fois finie, elle pourra par exemple servir à fabriquer... les pièces pour une autre imprimante 3D !!
  • Les designers du Collectif OpenDesk conçoivent des modèles de meubles (chaises, tables, bureaux...) et publient leurs plans sur leur site web. Grâces à ces côtes, on peut fabriquer soi-mêmes ces meubles à l'aide d'une fraiseuse numérique (qu'on trouve fréquemment dans un fablab !).
  • Open Source Ecology est un mouvement mondial qui développe du matériel open source dans le contexte de la transition écologique. L'un de leur but est de concevoir les 50 machines nécessaires à l'autonomie d'une village de quelques milliers de personnes. Consultez le site de la branche française pour aller plus loin.
  • Instructables.com est un site où les particuliers partagent leurs réalisations et font des tutoriels pas-à-pas pour que d'autres puissent refaire exactement le même objet.
  • Yeggi.com est un moteur de recherche spécialisé dans les plans d'objets 3D. Sous peine de parler anglais :-(, on peut donc trouver presque tous les objets souhaités, conçus et partagés en open source.
  • Top3DShop 3D model finder est aussi un moteur de recherche d'objets 3D en Anglais. Il est basé sur les APIs Google et fonctionne comme Google Chrome.
Auteur de la fiche Nicolas Geiger
Licence d'utilisation la ressource CC BY SA
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Documents partagés : comment travailler collectivement l'architecture des dossiers ?

Témoignage Fabienne nous raconte l'aventure avec un collectif accompagné sur cette thématique.

Pour reposer le contexte : C'est un collectif qui utilise un drive google. Les niveaux d'agilité numériques étaient très disparates. Il manquait de la compréhension dans les usages. Il y avait énormément de google doc créés en vrac, dossiers redondants....

Il y a plusieurs séquences de travail :

En 1er lieu, j'ai fait une carte mentale "état des lieux" de l'arborescence des dossiers et fichiers. Collectivement nous l'avons parcouru en long et en large. Les personnes relevaient les incohérences de classement. Moi je ne me sentais aucune compétence et légitimité à le faire. C'était leur sujet, moi je ne le maîtrisais pas. Juste je manipulais la souris et détendais l'atmosphère (un de peu tension entre les participantes quant à leur approche respective du rangement).

Un petit collectif s'est saisi du chantier "réorganisation".
Moi j'ai créé une nouvelle carte mentale. Pendant qu'elles parcouraient les fichiers et dossiers pour en relever les sujets , je créais sur la carte mentale les dossiers et sous dossiers sur la carte mentale avec leurs instructions.

Nous avons travaillé collectivement à la création de leur nétiquette quant au nommage des fichiers ou dossiers. - pas de majuscule, pas d'accent, mot récurrent suivant les dossiers, dates au format anglais pour certains fichiers... Il a été créé une fiche avec toutes ces consignes.

A l'aide de la carte mentale, une personne a créé dans le drive la nouvelle structure dans un dossier unique. De nouveau, travail collectif pour valider cette architecture.

La même personne a été chargé de migrer tous les contenus dans cette nouvelle architecture développée à l'intérieur d'un seul dossier nommé du genre "nouvelle arborescence". Une fois tous les fichiers dans la nouvelle arborescence, les anciens dossiers ont été supprimés. Il y en a quand même quelques dossiers qui ont été gardés tel quel.
Puis elle a ressorti tous les dossiers de ce seul dossier pour déployer la nouvelle arborescence. il me semble qu'il ne faut qu'une à deux personnes pour cette étape.

Afin de guider les utilisateurices, à la racine, nous avons posé la carte mentale de la nouvelle arborescence au format natif et au format image.

Un mail a été envoyé au collectif entier pour présenter la nouvelle arborescence et annoncer la nouvelle procédure de nommage et de classement.


Et voici quelques éléments sur le nommage de documents électroniques :
(source : https://www.erudit.org/fr/revues/documentation/2013-v59-n2-documentation02080/1033220ar.pdf )

Concision : Donner un nom de fichier simple mais à la fois significatif et compréhensible est important. La limite de caractères conseillée est située entre 25 et 64 caractères. Au-delà de cette limite, l'utilisateur peut rapidement être perdu et un nom plus long peut poser problème à certains systèmes d'exploitation
Espacement : Il est recommandé d'éviter l'espace. Sur certaines interfaces d'accès, notamment les navigateurs Internet, ce caractère sera remplacé par « %2o », gênant considérablement la lecture. Le tiret bas {underscore) est une alternative intéressante à l'espace.
Gestion des versions : Un codage à deux chiffres permet, lorsque les fichiers sont classés par ordre alpha-numérique dans un logiciel de gestion électronique de documents (GED) ou dans l'explorateur Windows par exemple, de repérer plus facilement la dernière version du fichier ;
Datation : Si une date est contenue dans le nom du document, il est généralement recommandé de la coder selon la norme en vigueur, soit AAAAMMJJ, AAAAMM, AAAA-AAAA ou encore AAAA. Si la date est indiquée en début de nom dans un classement alphanumérique, la version la plus récente d'un fichier est repérable plus facilement ;
Mots chargés et vides de sens : Les mots inutiles, tels que «le», «la», «les», «de», n'apportent que très peu de sens au nom d'un fichier. On déconseille également parfois d'utiliser un mot explicitant le type de document (rapport, lettre, etc.), et recommande, lorsque cela s'avère vraiment nécessaire, d'utiliser des acronymes de quatre lettres (au maximum) dont la signification est connue ;
Ordonnancement et cohérence des éléments : on recommande de se référer à la méthode employée pour rechercher un fichier dans un dossier. Si les utilisateurs cherchent généralement par date, alors la date doit être l'élément constitutif du nom de fichier qui doit paraître en premier. Si les fichiers sont recherchés par description, alors c'est l'élément descripteur qui doit prendre la première place ;
Utilisation de caractères spéciaux : Les caractères spéciaux sont à bannir. De manière générale, les systèmes d'exploitation refusent cette utilisation. Il ne faut donc pas utiliser l'astérisque, le dièse, les accents, l'esperluette, les guillemets, l'apostrophe, les points d'exclamation, les points d'interrogation ;
Utilisation du pluriel : Le pluriel d'un mot est inutile. Puisqu'un mot pluriel n'est pas plus descriptif d'un sujet que sa version au singulier, l'utilisation du pluriel va à l'encontre de la première recommandation demandant de rester concis.
Auteur de la fiche Fabienne Morel
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Contributeur.trice.s ayant vécu cette action
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Guirlande à distance : utilisation de l'outil libre "post-it" en distanciel

Témoignage A 3 reprises pour 3 organisations différentes, j'ai proposé l'outil "post-it" à l'ensemble des personnes.
Après avoir montré le mode de fonctionnement et avoir l'accord du groupe, je diffuse le lien du site "colibris - post it"

Le but était que chacun apporte sa vision du fonctionnement du groupe pour 2 d'entres-eux.
Pour le 3ème, le but était de donner des idées de scénari pour faire un film.

L'outil est lancé en fin de réunion avec proposition que chacun vienne y coller des post-it lorsqu'il a le temps et des idées.

Au final, aucun des 3 tableaux de post-it n'a été rempli, sauf 1 ou 2 contributeurs.

Il semble que cet outil soit plus efficace lorsqu'il est fait en direct, pendant la visio...
Expérience à refaire avec cette condition en tête.
Auteur de la fiche Marilo
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Outil numérique expérimenté
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Histoires de coopération

Témoignage Histoires de coopération : une cinquantaine d'interviews ( d'ici 2019) donnant à voir ce qui nous motive à coopérer
Auteur de la fiche Michel Briand
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Histoires de coopérations

Témoignage Trente cinq interviews d'acteur.ice.s de la coopération ouverte (dont nombre participat à Animacoop) et bientôt suivi d'un nuveau volet sur les "pas de côté" pour illuster les possibles même dans un environnement contraint
Auteur de la fiche Michel Briand
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Contributeur.trice.s ayant vécu cette action
histoires.JPG
Format d'animation expérimenté
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Je suis devenu fan de l'accélérateur de projet

Témoignage Je suis enseignant à Montpellier SupAgro, dans la filière Ingénieur, mais aussi en Master et en Licence professionnelle. Dans le domaine de la communication écrite et orale, les travaux sont individuels ou collectifs.
Quel que soit le type de travail demandé, l'individu doit montrer sa capacité à mobiliser son réseau pour réfléchir à des solutions, résoudre des problèmes, contourner des difficultés. Travailler en autonomie n'exclut pas de faire confiance aux autres, de leur donner l'occasion de montrer leur disponibilité et leur intérêt à notre travail. C'est dans ce contexte que l'accélérateur de projet est opérationnel.
L'accélérateur de projet n'est pas un logiciel ni un outil informatique : c'est une méthode qui contraint les échanges entre cinq individus. Cette mise en situation dure 60 minutes. Un individu expose un problème qu'il confie au groupe. Le groupe y réfléchit pendant 30 minutes sans que le questionneur n'intervienne.

Je l'ai utilisé avec des ingénieurs en 2e année. De retour d'un stage ouvrier, une séance de débriefing en octobre a permis de faire parler les ingénieurs sur les fonctions, missions, activités dont ils ont eu la responsabilité lors du stage. Puis, d'évoquer les compétences qu'il leur semble avoir exprimées. Ensuite, de partager en groupe de cinq leurs expériences et des difficultés rencontrées. Chaque groupe décide ensuite de choisir un problème ou une difficulté rencontrée, pour la traiter avec la méthode "accélérateur de projet".
Les étudiants ont beaucoup apprécié ce moment, car c'est un vrai moment structuré d'échanges régulés. La méthode permet à chacun de s'exprimer même les plus discrets ou timides, et surtout elle permet d'éviter les recadrages intempestifs du questionneur qui doit se taire pendant la réflexion collective. À la fin de l'exercice, un enseignement particulier lié à la séance doit être formulé, c'est une pépite. Parmi les dernières d'entre elles : "c'était vraiment bien qu'il se taise après avoir exposé sa question" ; "développer l'écoute enrichit vraiment la réflexion".

Petite expérience irréversible de coopération !
Auteur de la fiche Laurent Tézenas - Montpellier SupAgro
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Format d'animation expérimenté
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La coopération dans un cadre institutionnel

Témoignage Retour d'expériences de Léonard Gay - mi juillet 2022
Récolté par Jean-François Rochas-Parrot

Précision de Léonard : "Je parle en mon nom & tout ce qui suit n'exprime pas la position de la ville d'Annecy sur la coopération."

Léonard peux-tu te présenter en quelques mots ?


Je suis chargé de mission transition numérique, récemment rattaché à la "mission transitions" (qui regroupe transitions écologique, numérique et démocratique pour accélérer ces changements en interne et externe à la ville d'Annecy.) Annecy est une ville de 130 000 habitants. Ma mission actuelle est d'accompagner la transition numérique des nombreux métiers de la collectivité territoriale. Il s'agit de comprendre les évolutions liées au numérique et de faciliter de nouveaux usages numériques des agents, en interne, ou des habitants, sur le territoire. J'interviens essentiellement en amont de déploiement opérationnel d'un outil ou d'un service.

Tu as suivi la formation Animacoop à Lyon au printemps 2019, il y a 3 ans donc, qu'en retiens-tu ? Qu'as-tu pu mettre en place depuis ?


À l'époque en 2019, on avait mis en place une stratégie transition numérique. Mon rôle était d'animer un réseau d'acteurs du territoire impliqué sur le numérique (université, CCI, médiathèques, quelques associations...). Voir qui fait quoi ? Comment faire émerger des projets collaboratifs ? Ce projet n'a pas abouti donc pas pu mettre en place de manière globale mais j'en retiens plusieurs choses.

La formation m'a d'abord beaucoup apporté sur le plan personnel : j'ai vu et vécu que le collaboratif, ça peut aller très loin dans tout ce que l'on peut faire en commun, et que ça marche ! Concrètement, une chose simple qui marche bien : les accélérateurs de projet. L'aspect coopératif, on le fait déjà bien mais la collaboration - où l'on définit ensemble où on veut aller / où l'on fait des accords de groupe libre, où l'on définit le périmètre, où l'on fait nous même les arbitrages, etc. - tout cela était nouveau pour moi et j'ai vu que ça marche en permettant plus de marge de main-d’œuvre.

Le projet où j'ai eu le plus d'application c'est dans la "lutte contre la fracture numérique". Celle-ci rassemble plusieurs acteurs locaux et j'ai pu y mettre en place la notion de gare centrale (ce que je fais assez systématiquement désormais sur un projet).

L'utilisation de pad sur un projet pour permettre la co-écriture sur un projet où lors d'une réunion est quelque chose qui infuse également. Avec une attention particulière à l'accompagnement à la découverte et à la pratique de ces outils.

Ah et un dernier point auquel je repense souvent le PPPPP : Prochain Plus Petit Pas Possible !

Quelles difficultés as-tu rencontré ? Liées notamment au cadre institutionnel dans lequel tu exerces ?


On fait beaucoup de concertation avec des habitants ou des structures locales mais ça reste de la consultation, le cadre est largement établi à l'avance, il n'y a pas de garantie pour les participants que les éléments discutés soit repris par la suite. Le parcours classique est le suivant :
  • le comité de pilotage / élus donne une grande orientation
  • on concerte et on anime
  • on contribue à un morceau du puzzle mais

C'est parfois un peu bloqué dur de sortir du périmètre défini en amont, de "changer le problème". Cela me semble toutefois normal notamment quand il y a un aspect financier. C'est de l'argent public et des règles sont posées.

On pourrait aller plus loin en allant de la prise de décision partagée. L'idée est de trouver "des fenêtres de tir" où l'on peut faire du collaboratif.

Qu'as-tu pu mettre en place pour surmonter ces difficultés ?


Un exemple de "fenêtre de tirs" où cela est potentiellement possible [NB : cela n'a pas été fait concrètement] : les conseils de quartier. Il y a une charte qui constitue le cadre général mais les groupes sont en semi-autonomie et pourraient aller vers où ils veulent sur le fond et la forme.
On peut aller assez loin dans le collaboratif par exemple en tendant la perche à ces conseils de quartier pour définir ensemble leur périmètre (ex : accords de groupe). Cela renforce l'implication et donne donc des résultats intéressant.

D'autres exemples de "fenêtre de tirs" :
  • les outils dont j'ai déjà parlé
    • documents partagés (pad)
    • gare centrale pour un projet
    • accélérateurs projet
    • technique d'animation (World café...)
    • PPPPP

  • des "lieux" spécifiques
    • projet de design de services (implication des usagers, pas que en amont, pendant pour l'améliorer et ensuite pour l'évaluer)
    • conseil de quartier
    • consultation/concertation
    • réaménagement de locaux (dont mobilier)
    • observation non-intrusive sur place / expérience visiteurs
    • participation des citoyens / des usagers / améliorer des services

Globalement, il y a des aspects facilitants :
  • quand pas de dépenses particulières
  • sur des petits bouts

et des aspects bloquants :
  • budget
  • cadre contraint et difficulté d'en sortir
  • réflexes façon de faire
  • lenteur / manque d'agilité
  • outil clé en main où on ne peut pas changer les détails (pas très convivial)

Cela reflète aussi un changement de culture (pour ceux qui ont pas fait ce type de formation) même pour les outils (pad / gare centrale).

Autre chose ? :-)


Côté outil numérique, on est à juste titre (cybersécurité, interopérabilité entre outils numériques...) cadré par service informatique, soit on met en place les nôtres (Teams, sharepoint...). On ne peut pas créer n'importe quoi comme cela (cyberattaque, RGPD...). Quand un budget est nécessaire, c'est de nouveau plus compliqué.

Finalement, je ne l'ai pas directement appliqué sur un projet conséquent. J'ai tâté limites (grosse structure et culture) mais pleins de "petites" opportunités dans le travail de tous les jours. Un dernier exemple avec les accélérateurs de projets. On a fait une formation sur un autre sujet. ca a bien matché ente les participant et j'ai proposé un accélérateur de projet. On l'a fait de manière informel et ça se renouvelle ! On l'a fait 3 ou 4 fois ça marche bien et ça permet de tester et de faire de la matière pour mettre en place plus largement.
Auteur de la fiche Jean-François Rochas-Parrot
Licence d'utilisation la ressource CC BY SA
Contributeur.trice.s ayant vécu cette action
Outil numérique expérimenté
Format d'animation expérimenté
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Le débat mouvant - cas pratique

Témoignage

Méthodologie

Objectif

L'objectif est de soumettre des situations aux participants et de proposer deux hypothèses de travail en lien avec les situations proposées. Les participants devront faire le choix d'une hypothèse et être capables d'argumenter leur choix pour convaincre les autres de les rejoindre.

Règles de fonctionnement

  • 1. L'animateur présente une situation.
  • 2. Il propose au groupe deux hypothèses en lien avec la situation présentée.
  • 3. Il demande au groupe de choisir et de se déplacer à sa droite pour telle hypothèse ou à sa gauche pour la deuxième hypothèse.
  • 4. Chaque groupe doit argumenter pour convaincre les membres de l'autre groupe de les rejoindre dans leur choix.
  • 5. Lorsque les groupes sont "stabilisés", l'animateur présente la situation suivante et le processus recommence.

L'animateur du débat mouvant devrait

  • 1. Rédiger 5 ou 6 situations et pour chaque situation deux hypothèses claires et opposées qui permettent un choix.
  • 2. Présenter les situations avec le plus de clarté et de précision possible.
  • 3. Veiller à ce que le débat ne se transforme pas en cacophonie et permette l'expression des arguments de chacun de façon équilibrée.
  • 4. Veiller à passer à la situation suivante lorsque les groupes sont "stabilisés".
Plus d'infos sur le débat mouvant

Exemple de débat mouvant vécu lors de la formation

Situation 1
Votre échevin vous propose de mettre en place au sein de la commune un organe de participation et de consultation large de la population sur tous les sujets environnementaux du territoire communal. L'implantation prochaine du parc éolien lui semble être un bon premier sujet à mettre sur la table, qui plus est un sujet d'actualité !
Il vous accorde un peu de budget (pas énorme mais correct) pour mettre en place cet organe de participation. Vous avez quelques semaines pour convoquer la première séance (ce qui vous laisse de quoi vous organiser sans trop de précipitation).

  • Vous acceptez sans hésiter, super idée ! Vous allez enfin pouvoir mettre en place l'organe de participation dont vous rêviez.
  • Vous doutez un peu de l'intérêt de lancer cet organe de participation maintenant.

Situation 2
Ayant saisi l'opportunité proposée par votre échevin, vous avez fait connaître largement et partout l'arrivée prochaine de cette première réunion participative. Vous ne vous faites pourtant pas trop d'illusions. En général, aux réunions, on se retrouve à 10-15, 30 personnes maximum...
Vous êtes agréablement surpris lorsque le soir venu, vous voyez arriver plus de 100 personnes. Il faut vite ajouter des chaises mais tout le monde trouvera une place.
Votre animation de réunion s'en trouve un peu chamboulée.

  • Vous laissez tomber le tour de table car il y a bien trop de monde... On verra bien par après comment collecter les coordonnées des participants.
  • Vous maintenez votre tour de table, peut-être un peu "adapté", quitte à ce qu'on ne puisse pas aller beaucoup plus loin dans l'ordre du jour de la réunion.

Situation 3
Malgré le nombre de personnes et les nombreux échanges, vous parvenez à réaliser un compte rendu à peu près complet de la réunion. Vous le diffusez auprès des personnes ayant laissé leurs coordonnées lors de la réunion.
D'autres, qui n'ont pu être présentes lors de cette réunion, vous sollicitent pour obtenir le compte-rendu.

  • Vous le leur envoyez pour information.
  • Vous le leur envoyez et les invitez à y apporter leurs contributions et remarques.

Situation 4
Après quelques séances, le groupe se restreint considérablement : un bon tiers des inscrits ne réagit plus aux mails et ne vient plus aux réunions. Vous tentez une relance par mail pour solliciter l'implication de tous mais sans grand succès.
  • Après deux autres mails sans réponses, vous décidez de ne plus envoyer les comptes-rendus "pour rien" à ceux qui n'ont plus réagi à vos 5 derniers courriers (mails).
  • Vous vous dites que ça ne mange pas de pain et gardez tous les inscrits dans votre mailing list.

Situation 5
Ce travail d'animation demande du temps. Votre échevin, bien que satisfait de votre travail, vous demande de participer à l'un ou l'autre appel à candidatures pour décrocher un peu d'argent. Cela soulagerait agréablement le budget communal et permettrait de pérenniser votre poste d'animateur de réseau.
  • Vous détectez ça et là quelques fonds à solliciter, dont certains collent à peu près avec la dynamique de votre réseau. Vous vous mettez à rédiger des dossiers de candidature... Il vous faut cet argent !
  • Vous craignez de dévier pas mal de la dynamique en place dans le réseau. Vous sollicitez auprès de l'échevin un peu de temps pour étudier d'autres pistes.

Situation 6
Le réseau s'est pas mal structuré. Mine de rien, il a produit pas mal de choses. Ces productions font un peu votre fierté et ont contribué à votre notoriété dans la région. Mais voilà que vous apprenez fortuitement que certains membres du réseau, qui sont aussi membres d'autres réseaux proches, y diffusent les productions de votre réseau.
  • Vous n'êtes pas très satisfait de cette situation et vous promettez d'y mettre un terme lors d'une discussion franche à la prochaine réunion.
  • Vous vous en réjouissez et espérez que cet échange se fera rapidement dans l'autre sens.

Situation 7
Votre échevin a le bras long. Il est parvenu à décrocher un subside permettant à une boîte de communication de vous livrer un outil "clé sur porte" pour gérer votre réseau. Tout y est, c'est l'outil le plus complet du marché ! Voilà de quoi centraliser vos données et "professionnaliser" le réseau.
  • Génial, enfin l'outil complet ! Il va considérablement changer les habitudes de travail et risque d'embarrasser les moins geeks. Mais quelle avancée en terme d'ergonomie !
  • Vous remerciez l'échevin pour ce subside. Vous promettez de jeter un oeil sur l'outil et de le soumettre au réseau qui décidera de son adoption (ou pas)
Auteur de la fiche Gatien Bataille
Licence d'utilisation la ressource CC BY SA
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Les cartes heuristiques en débat public

Témoignage Vous est-il arrivé, lors de l'animation de débat public d'avoir :
  • Une personne qui répète au moins 5 fois la même chose ?
  • Deux personnes qui se disputent alors qu'elles parlent de la même chose mais ne l'ont pas compris ?
  • Des antagonistes qui sont contents du débat car "t'as-vu ce qu'on lui a mis..." ?
  • Les participants qui trouvent qu'on a beaucoup causé, mais bon... Ça n'a pas beaucoup avancé ?
  • ...

Et bien moi cela m'est arrivé bien souvent avant que je n'introduise les cartes heuristiques pour aider à l'animation.

Côté outillage :

  • Un vidéo-projecteur
  • Un ordinateur sur lequel est installé le logiciel, Freemind, X-Mind ou Freeplane (ce dernier a ma préférence)
  • Et un gros entraînement à l'écoute et à la prise de note synthétique.

Sur le rond central, j'inscris le sujet du débat puis, note de manière succincte les éléments de la discussion qui s'enchaînent. La carte mentale s'élabore petit à petit. Les idées s'organisent, se ré-organisent. Nous fermons une partie de la carte pour nous concentrer sur un nouvel aspect du débat...

Quelques éléments vécus autour des cartes :

  • Deux personnes ne sont pas d'accord sur le positionnement d'un mot dans la carte. Derrière un même mot, elles voient en fait deux idées différentes, le fait de passer par la cartographie le révèle.
  • Certaines idées sont faciles à positionner, par contre d'autres... Dans ce cas, je demande au groupe de m'aider à positionner cette nouvelle proposition, il s'agit souvent, en cas de difficulté, d'une idée qui ré-organise les idées précédentes, le temps de réflexion collectif fait maturer le groupe.
  • Le fait de ré-ouvrir toutes les branches de la carte en fin de débat, fait prendre conscience au groupe du chemin parcouru, souvent, le groupe est fier de lui.
  • Lors d'un débat promis comme tendu, nous avons commencé par lister les éléments du débat. Puis nous les avons classés collectivement en trois groupes, ceux qui ne méritent pas discussion car nous serons d'emblée d'accord, ceux que nous avons intérêt dans un premier temps à mettre de côté car ils sont promesses de bataille rangée, et nous avons commencé par le troisième paquet, les éléments dont nous pouvons débattre sans nous trucider.

Pour aller plus loin :

  • On peut ensuite importer la carte dans le logiciel Xmind puis jouer sur les structures (organigramme, diagramme logique, tableau...). Le groupe, alors que le débat semblait abouti, se met à exprimer de nouveaux éléments, se met à travailler sur les idées dans leurs globalités, impression qu'il passe à un niveau supérieur de discussion.
  • Souvent en fin de débat, quelques personnes viennent demander quel est ce logiciel utilisé. Le fait de choisir des outils simples d'usages, libres et fonctionnant sur toutes les plate-formes permet aux participants de pouvoir prolonger leur expérience de pensée heuristique.

A noter :

  • Il est maintenant possible de construire des cartes de manière collaborative, soit en utilisant des services de cartes heuristiques en ligne, soit en utilisant Freemind qui propose cette fonctionnalité (un peu laborieuse à mettre en place)

Références :

http://petillant.com rubrique appliquer et comprendre
Auteur de la fiche Laurent Marseault
Licence d'utilisation la ressource CC BY SA
bf_imageFreeMind.jpg
Outil numérique expérimenté
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Prise de décision au sein de l' École Démocratique de Paris

Témoignage Interview de David Lerebours (https://ecole-democratique-paris.org/ )

L'École Démocratique de Paris c'est quoi ?
" L'École Démocratique de Paris naît de la profonde conviction que les enfants sont des êtres humains à part entière, dotés de droits et de dignité au même titre que les adultes. De ce parti pris découle la construction d’un cadre éducatif aux antipodes du paradigme scolaire traditionnel, avec un établissement scolaire libéré des programmes, classes d’âge et évaluations, où les enfants peuvent définir librement leur parcours d’apprentissage en choisissant leurs activités et dans lequel ils jouissent du même pouvoir de décision que les adultes"

Source

L'École Démocratique de Paris est conçue sur le modèle de la Sudbury Valley School, une école fondée en 1969 aux États-Unis, Massachussetts.
Celle-ci nous offre, par son exemple et sa littérature aussi abondante qu'inspirante, un témoignage extrêmement concluant sur l’aptitude de chacun à développer son propre potentiel dans un cadre libéré de tout objectif pédagogique.
Comme décrit dans ce livre ou ces quelques vidéos, les personnes qui sont passées par cette école ont développé des compétences essentielles pour mener une vie épanouie et réussie à tous points de vue.
Conformément au modèle « Sudbury », l'École Démocratique de Paris repose sur 3 principes fondamentaux, qui ne sont pas sans rappeler la devise d’une certaine république :
  • Liberté : L'auto-détermination des apprentissages
  • Égalité : L'auto-gestion de l'école par l'ensemble de ses membres
  • Fraternité : L'inter-générationnel

" Nous fonctionnons sur le principe 1 personne 1 voix, quel que soit l'âge. Ainsi un enfant de 4 ans a le même poids qu'un adulte de 43 ans. Nos décisions sont prises lors d'un Conseil d'Ecole hebdomadaire et y participer est un droit et non un devoir mais nous avons tout de même un quorum de 5 votants minimum.
L'agenda de ces Conseils d'Ecole est constitué des propositions faites par nos membres lors des 7 jours écoulés. Il n'y a pas de censure.
Une proposition doit être portée au Conseil d'Ecole si sa mise en place impacte le collectif (achat de matériel, modification du règlement intérieur, réaménagement d'espace, etc...).
En terme de modalité de prise de décision, nous sommes en règle générale sur le principe de la majorité absolue (et au 2/3 pour des décisions stratégiques).
La proposition est portée et argumentée par son propriétaire devant les membres présents au Conseil d'Ecole, s'ensuit alors un débat avec la possibilité pour chacun de proposer des amendements.
Le vote s'effectue après 2 lectures pour laisser le temps à chacun de poser le débat et avoir des discussions dans l'informel.
A la 2ème séance sont votés les amendements puis la proposition amendée. "
Auteur de la fiche Janick Tilly
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Prise de décision à distance avec loomio - cas d'usages

Témoignage

Loomio au sein d’Open Street Map France

Le contexte

Du coté d’OSM, la seule instance habilitée à prendre les décisions est le Conseil d’Administration. Ce CA se réunit chaque mois à distance via un outil de discussion écrit (historiquement IRC, mais une équipe Framateam dédiée depuis peu).

Les échanges du CA sont ouverts à tous les contributeurs qui le souhaitent (adhérents ou non), mais les prises de décision sont réservées au CA, qui peut néanmoins tenir compte des avis exprimés par les autres interlocuteurs.

Avant Loomio

Avant Loomio, les votes se faisaient grâce à des « +1 » exprimés en direct dans le chat, ce qui posait deux problèmes :
  • Un problème de transparence : difficile d’historiser et de garder une trace des prises de décision quand elles sont mélangées à d’autres échanges au sein d’un canal de discussion
  • Un problème de légitimité des prises de décision : impossible de s’assurer que chaque personne ait bien vu passer le vote, ni d’être certain du sujet sur lequel les uns et les autres votent lorsque plusieurs discussions croisées s’entre-mêlent.

Avec Loomio

Désormais, dés qu’une décision doit être prise, elle est clairement formulée sur Loomio, tout le monde peut y exprimer son avis et voter. Le CA garde ainsi une trace des votes et chacun a le temps de s’exprimer / de réfléchir la décision plus posément.

L’appropriation de Loomio par le collectif a d’ailleurs été décidée sur Loomio, ce qui nous permet de comprendre les raisons qui ont provoqué ce choix : https://www.loomio.org/d/dl7UoiCz/2016-00-utiliser-loomio-pour-les-d-cisions-de-l-association .

Loomio au sein d’ANIS

Le contexte

ANIS est une association Lilloise dont les adhérents sont des acteurs (personnes morales ou individus) actifs localement dans le champs du numérique placé au service de l’Innovation Sociale.

Avant Loomio

Comme au sein d’une association classique, les décisions étaient prises à la majorité lors de réunions physiques entre adhérents à l’issue de discussions.

Avec Loomio

ANIS utilise Loomio pour soumettre toutes les décisions au vote avant une réunion physique. Tant qu’un nombre suffisant de personnes se sont exprimées et qu’aucun vote bloquant n’a été posé, les décisions peuvent ainsi se prendre à distance.

L’intérêt pour ANIS est ici de pouvoir tirer un maximum profit des temps de réunion (toujours trop rares) pour aborder les sujets qui portent à débat afin de pouvoir prendre les décisions les plus difficiles dans les meilleures conditions possibles. Loomio permet également de commencer à formuler à l’avance des avis pour permettre à chacun de creuser un peu plus le sujet.

Grâce à loomio, la majorité des décisions se prennent désormais à distance, l’idée étant que lorsqu’on demande l’accord à distance, il est rare que les désaccords soient bloquants, et les personnes pour qui la décision revêt peu d’importance ne vont pas nécessairement en débattre alors qu’en réunion physique, chacun à tendance à vouloir donner son avis même s’il n’apporte pas d’éclairage supplémentaire. L’outil aide donc à lâcher prise.

Dernier élément, ANIS se sert également de Loomio pour historiser les décisions, et parfois même pour garder des traces de décisions d’affectation de fonds pourtant déjà validées, comme on peut le voir dans cet exemple http://www.loomio.org/d/gwzl6DYS/pole-interr-gional-de-m-diation-num-rique .

Retrouvez tout l’historique de décision d’ANIS via ce lien : https://www.loomio.org/g/7J2cjXnk/anis-association .
Auteur de la fiche Romain Lalande
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Retour d'expérience sur la veille informationnelle

Témoignage Par Margot, stagiaire de la session Animacoop Brest, printemps 2019

Après avoir animé pendant 5 ans un réseau de chercheurs en sciences sociales travaillant sur les transformations numériques de la société, Margot travaille de manière indépendante pour former des professionnels de l'action sociale et éclairer des décideurs publics sur les enjeux de l'inclusion numérique. Se tenir au courant de l'actualité des politiques publiques, des initiatives associatives ou privées en général dans le domaine de l'inclusion numérique et plus généralement sur les questions sociales, fait partie de ses besoins professionnels.

Prise au piège de l’obsolescence des outils

Mon histoire avec la veille informationnelle est assez emblématique des difficultés organisationnelles et techniques qui se posent à la plupart des personnes qui doivent se tenir en alerte sur certains sujets (que ce soit pour des raisons professionnelles, pour un engagement bénévole, militant, ou encore que ce soit lié à des activités de loisirs).

Fin des années 2000: Une démarche proactive de veille via les flux RSS

Alors que je préparais une thèse en science sociale, j'avais mis en place, à la fin des années 2000, des flux RSS sur mon navigateur Web (Safari, sous MacIntosh, à l'époque).

J'avais donc collecté dans les favoris de mon navigateur, tous les sites qui constituaient des ressources pour mon sujet de thèse (mais également sur plein d'autres sujets qui me tenaient à cœur et blogs que je souhaitais suivre au quotidien). Certains des ces sites offraient la possibilité de récupérer les données au format RSS, que j'ajoutais donc dans mes favoris, ce qui me permettait, au quotidien de voir automatiquement, depuis la liste de mes favoris, les nouveaux articles parus sur ces sites et blogs.

Tout ceci fonctionnait bon an mal an pour me tenir au courant jusqu'au jour où, incitée en cela par les alertes automatiques de mon MacIntosh, j'ai mis à jour la dernière version du navigateur Safari. Ma surprise, et même ma colère furent grandes quand je découvris que cette dernière version de Safari ne prenait plus en charge des flux RSS. Il faut dire que la technique des flux RSS n'avait pas pris auprès du grand public : les internautes qui s'étaient saisis de cette fonctionnalité se comptaient plutôt parmi les journalistes, les chercheurs, les documentalistes, etc. Beaucoup d'ailleurs, parmi eux, utilisaient d'autres outils pour gérer leur flux RSS (Netvibes, Google, par exemple). Si bien que la disparition des flux RSS dans la nouvelle version de Safari n'a probablement pas embêté grand monde.

La seule solution technique que me proposait Apple pour continuer à suivre tous mes flux RSS était de les intégrer automatiquement dans mon logiciel de gestion des messageries électroniques (Mail, toujours sur MacIntosh).
Ce que j'ai fait, mais qui ne m'a pas du tout convenu: gérer ses mails et gérer l'actualisation des sites Web ne relevait pas de la même activité (en tout cas, selon ma logique d'usage de cette époque là), et j'ai fini par cesser de suivre ces flux RSS.
J'ai cessé de suivre mes blogueurs préférés. Apple m'en a privé. Ainsi va la vie numérique.

Années 2010: une réorientation vers d'autres outils de veille

Un usage des infolettres (newsletters)

Pour d'autres sites dont il me fallait suivre l'actualité, j'ai pu m'abonner à leur newsletter, quand ils en proposaient une. C'est aujourd'hui pour moi une manière essentielle de suivre certaines organisations. Pour autant, c'est aussi par ce biais que la surcharge informationnelle me guette : combien de lettres d'information finissent à la poubelle avant que j'aie pu les parcourir, parfois même les ouvrir ?

Une veille par les médias sociaux

Facebook a pris de l'ampleur dans les années qui ont suivi, et c'est aussi devenu une source de veille sur de nombreux sujets qui m'intéressent. Mon compte Facebook, créé en septembre 2007, me servait initialement surtout à prolonger en ligne les échanges avec mes amis proches, et à renouer contact avec des connaissances plus éloignées. Le cercle de mes connaissances s'élargissant avec les années, y compris à des connaissances liées au monde professionnel, l'aspect privé de mes publications s'est amenuisé et je l'ai réduit aujourd'hui au maximum sur le fil de mon actualité. Mon usage de Facebook s'est peu à peu orienté vers une pratique de veille non seulement sur l'actualité personnelle de mes amis et connaissance, mais surtout sur des actualités politiques, sociales, et liées aux domaines qui m'intéressent professionnellement. Ces publications peuvent être relayées par des personnes faisant partie de mon cercle social, ou bien par des pages Facebook de média, de groupes, organisations, etc.

Je ne relaye moi-même que très peu de publications (et en publie directement encore moins), et ce en raison d'une volonté de ne pas trop en dire sur moi auprès d'un cercle large de personnes (environ 420 "amis" Facebook, dont la majeure partie ne sont pas à proprement parler des "amis").
En ce sens, je n'ai pas fait le choix d'utiliser Facebook comme une vitrine professionnelle en devenant moi-même un relai d'informations sur mon domaine d'expertise, ce qui aurait pu être un moyen de m'affirmer comme personne ressource sur ces sujets. C'est aussi parce qu'il m'a semblé que faire ce choix nécessiterait une discipline de veille à laquelle je n'étais pas capable de m'astreindre.

Un temps, je me suis crue obligée pour des raisons professionnelles, d'ouvrir un compte Twitter. L'angoisse m’étreignait chaque fois que je me connectais à mon compte : alors que mon activité professionnelle exige de suivre constamment l'information dans mon domaine, le flux ininterrompu de tweets ne faisait que révéler mon incapacité à les suivre, même dans l'hypothèse où j'aurais décidé de passer ma vie devant Twitter.

Comment devais-je, pouvais-je participer à ces discussions, qui me semblaient plus (faute d'en comprendre les codes) des monologues ? J'ai finalement accepté que Twitter n'était pas pour moi et que je ratais certainement des choses très intéressantes en ne m'y connectant pas, mais qu'on ne pouvait pas être partout, et suivre tout.
Le constat de cette surcharge d'informations constamment actualisées vaut également pour Facebook, mais l'usage de ce dernier média social répondant également à des besoins de sociabilités plus personnelles, il me semble que j'ai mieux appris à doser son utilisation.

D'une démarche pro-active au doute et à la culpabilité...

En somme, évoquer le terme de "veille informationnelle" me plonge instantanément dans un vertige de culpabilité et d'impuissance : je n'ai jamais réinstallé de gestionnaire de flux RSS (d'ailleurs les développeurs Web ont souvent cessé de proposer des flux) et je ne travaille pas à la "curation", sur mes thèmes professionnels.
Je voudrais lire plus les journaux (un ou deux hebdo, des quotidiens de temps en temps, un mensuel, en diversifiant autant que possible et écouter au moins trois fois par semaine le journal à la radio), mais je suis loin du compte.

Comment sortir de cette situation ?

Première étape : Il me semble tout d'abord important de reconnaître que nous faisons tous de la veille informationnelle, comme Monsieur Jourdain fait de la prose. Nous lisons (au moins parfois) des journaux ; nous parlons avec nos collègues, notre famille, nos amis, nos voisins, etc. ; nous sommes souvent sur les réseaux socio-numériques (Facebook ou autre), nous écoutons la radio, regardons la télévision, etc.

Deuxième étape : se demander pourquoi faire de la veille informationnelle, et sur quels sujets. Nous devrions tous sortir de notre scolarité avec la conviction qu'il est important de se tenir informé de notre environnement social (de l'échelle la plus locale, au monde entier) pour pouvoir exercer sa citoyenneté. L'école doit aussi nous armer de la capacité à se tenir informé (savoir lire bien sûr, mais savoir identifier les sources, juger de leur degré de partialité, de fiabilité, etc.).

Parce que nous avons une passion, des passions, un métier, des activités associatives, peut-être militantes, nous sommes aussi conduits par la vie à nous intéresser à certains sujets plus qu'à d'autres. Et il est parfois important de se tenir au courant sur ces actualités. Se demander pourquoi le faire peut être une étape utile : je dois me tenir informée sur tel sujet pour agir en conséquence, pour continuer à échanger avec les autres, parce que je suis en position d'informer d'autres personnes, qui elles-même agiront en conséquences, etc. Il peut même y avoir derrière ce besoin de veille un enjeu d'image et de communication: on peut faire de la veille pour les autres en relayant publiquement les sujets sur lesquels on souhaite se placer pour faire valoir une position d'expertise (selon que le sujet est plus ou moins pointu).

Troisième étape : Une fois ces besoins identifiés, il est utile de prendre un temps pour identifier les sources d'information sur les sujets qui nous intéressent, celles qu'on ne peut pas se permettre de rater, et de concevoir la meilleure manière les suivre en fonction des outils que l'on a à sa disposition et de son organisation personnelle : par exemple faut-il s'abonner à une newsletter ?
Il faut aussi, pour tout un pan des informations que l'on aura pas la capacité de suivre, se dire que l'on saura comment trouver l'information quand on en aura besoin et savoir que l'on peut compter sur telle ou telle personne, le jour où l'on aura besoin de se (re)mettre à jour sur certains sujets.

Et pour conclure...

Peut-être nous faut-il savoir vivre avec la honte quand on est pris en flagrant délit d'ignorance sur un sujet que l'on est censé maîtriser, ou mieux encore : assumer, et se débarrasser de la honte. Remercier la personne qui vous sort de l'ignorance. Après tout, elle vous aide dans votre veille informationnelle !
Auteur de la fiche Margot Beauchamps
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Travailler tous ensemble, sans y être : l'organisation interne d'Outils-réseaux

Témoignage L'équipe a la particularité d'être parfois éclatée car plusieurs des 6 salariés télétravaillent soit occasionnellement soit principalement. Par ailleurs tous sont sur des temps partiels. Il n'y a donc pas d'unité de temps et d'espace pour le travail : les outils informatiques et TIC répondent donc en partie aux problématiques d'organisation et de communication liées à cette situation.

Partage de documents et co-rédaction

  • Un intranet, sous la forme d'un YesWiki protégé par login et mot de passe, constitue l'espace de centralisation des informations nécessaires à la vie de l'équipe : comptes-rendus de réunions, description des projets, co-rédaction de documents, mémo et procédures y sont ainsi regroupés.
  • Pour co-rédiger les comptes-rendus de réunion en direct, le système Ietherpad est utilisé dans un premier temps, puis le compte-rendu est copié-collé dans l'intranet. Pour du contenu de type tableur, nous utilisons les outils Google documents.
  • Une Dropbox par membre de l'équipe permet, via un dossier partagé, à chacun d'avoir sur son poste de travail l'ensemble des documents liés au fonctionnement de la structure (documents administratifs, comptables, gestion des projets...). La Dropbox permet de synchroniser la mise à jour de ces fichiers (si l'un des salariés modifie un document dans le répertoire Dropbox de son ordinateur, automatiquement, les autres salariés dont l'ordinateur est connecté bénéficieront de la mise à jour).

Communication : réunion, mailing et messagerie

  • Une réunion d'équipe est organisée tous les lundis : certains la suivent à distance (via Skype) et Etherpad. On y fait le tour des projets, des rencontres...
  • Un mail par personne, lu via le logiciel de messagerie Thunderbird (en utilisant le système "POP" : les messages sont téléchargés sur le poste de chacun).
  • Une liste de diffusion pour le CA et l'équipe : chacun des salariés y est inscrit et quelques membres du CA. Ainsi quand l'un d'eux écrit, tous reçoivent le message.
  • Une liste de diffusion équipe uniquement.
  • Une boite "accueil" : elle est consultée par tous les salariés (abonnement via Thunderbird en IMAP : c'est-à-dire que les messages restent en ligne sur le serveur) : chacun a accès à tous les messages reçus et envoyés et peut envoyer un message en utilisant cette adresse.
  • Utilisation du logiciel Phpliste pour gérer les contacts et la diffusion de mails : Phpliste permet de gérer une base de données de contacts mails et possède une interface pour configurer des mailings. Son avantage est que les personnes peuvent se désabonner eux-mêmes.
  • Skype est utilisé par tous pour pouvoir communiquer à distance (utilisation quotidienne du chat, et une fois par semaine, utilisation de la visio-conférence et du partage de bureau pour la réunion d'équipe).

Synchronisation

  • Des calendriers permettent à chacun de suivre l'emploi du temps de l'équipe : chacun a son agenda (Phpicalendar ou Google Agenda) en ligne, il y en a un commun à toute l'équipe, et chacun a sur son poste un outil pour les mettre à jour (Sunbird ou l'extension Lightning de Thunderbird).

Veille partagée

  • Avec le tag "outils-reseaux.org" sur Delicious, la veille est collective et on peut la suivre par flux RSS.
Auteur de la fiche Outils-réseaux
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Un double contre-exemple de décisions précipitées au FunLab

Témoignage

Recrutement au Fun Lab : le double contre-exemple de décisions précipitées

Au Fun Lab, trois décisions d’embauche mal vécues par l’équipe bénévole et par les salariés

En cinq ans d’activités, la F.U.N a embauché trois personnes, dont deux actuellement en poste (juin 2018). Les trois embauches se sont faites dans des conditions qui ont occasionnées des mauvaises perceptions de ces embauches par toute ou partie des administrateurs.

La première embauche a été effectuée un an et demi après la constitution de l’association, et a été basée sur la situation personnelle d’un bénévole très actif et très présent. Dans une situation financière tendue et pouvant bénéficier des anciens contrats aidés (C A E), il nous a semblé intéressant et peu engageant financièrement de procéder à ce recrutement. Toutefois, l’expérience s’est trouvée être très mal vécue tant par le salarié que par l’équipe bénévole. Les bénévoles et le collectifs n’étaient pas suffisamment installés et ne disposaient pas de suffisamment de temps à consacrer pour accompagner convenablement le salarié dans son poste et dans ses missions. Personne ne s’était suffisamment rendu compte des responsabilités et du poids que faisait peser la fonction employeur sur les bénévoles. De son coté, le salarié s’est naturellement trouvé isolé dans ses missions, ses réussites étaient peu valorisées, ses insuffisances souvent mises en avant par des bénévoles qui attendaient instantanément plus de lui du fait de son changement de statut (bénévole → salarié). Absences et fortes tensions ont marqué cette période. Le poste a été arrêté après un an, les administrateurs et le salarié ayant préféré ne pas renouveler le contrat.
Constat : un collectif trop jeune, des missions trop peu définies, un salarié qui avait besoin de plus de disponibilités que n’en disposaient les bénévoles.
Trop peu d'échanges sur les missions de la personne embauchée.
Décision prise sans mesurer suffisamment les impacts.

La seconde embauche s’est faite de manière très différente : l’actuelle coordinatrice est arrivée en tant que bénévole dans l’association avec une large expérience dans le secteur. Elle s’est tout de suite déclarée intéressée pour devenir salariée et pour assumer les lourdes rédactions de dossiers de demande de financement. Disposant des compétences nécessaires, et la rédaction des dossiers étant un frein que nous n’arrivions jusque là pas à lever, cette proposition a été accueillie avec plaisir. Toutefois, une fois les financements obtenus et l’embauche effectuée, certains administrateurs ne comprenaient pas pourquoi la salariée n’effectuait pas certaines missions, alors même que tout était convenu ainsi depuis le départ.
Constat : une partie du collectif pas bien informé des antécédents de création du poste et des missions associées à la coordination.


La troisième et dernière embauche a concernée notre actuel FabMédiateur. C’est cette fois un conseiller Pôle Emploi qui a donné un caractère d’urgence à l’embauche en mettant en avant une petite fenêtre qui risquait de rapidement se fermer, nous faisant apparemment courir peu de risques financiers liés à l’embauche. L’embauche s’est alors faite assez rapidement à travers le recrutement d'un bénévole de toujours. Cette fois, la décision ayant été prise en trois semaines et décidée durant un seul Conseil d’Administration ne réunissant pas tout le monde, certains administrateurs se sont sentis presque « contraints de dire oui », n’ayant pas le temps d’y réfléchir et se voyant forcé par les contraintes temporelles liées aux financements. Le poids budgétaire lié à cette embauche a ainsi été trop peu collectivement appréhendé et un certain nombre de ressentiment de l’équipe d’administrateur se sont fais sentir durant les premiers temps. Le salarié n’a ici pas été remis en cause, mais c’est la rapidité qui a posé question.
Constat : décision prise trop rapidement sans réel accord collectif, sous évaluation du poids budgétaire de l’embauche.

Solutions apportées suite à ces deux expériences

Forts de ces trois expériences de prise de décision plutôt mal vécues par le collectif, nous avons actés des modalités de prise de décision propres aux recrutements :
« Lorsqu’il s’agit d’un recrutement, la prise de décision doit s’étaler au minimum sur un mois et demi et sur trois conseils d’administration. Lors du premier Conseil d’administration, la volonté de recrutement est partagée à tous et le plan de financement du poste ainsi que la fiche de poste (missions) est travaillée collectivement jusqu’au second CA. Le troisième CA est celui durant lequel se prend la décision d’ouverture d’un nouveau poste. Les administrateurs disposent ainsi de suffisamment de temps informels entre les réunions pour échanger librement sur cette décision importante.
Une fois le recrutement décidé, le CA reste libre de publier ou non une offre d’emploi, mais un entretient d’embauche doit dans tous les cas être mené, avec présence d’au moins trois membres du CA, si possible des personnes dégagées de tout affect concernant la personne candidate.
Au delà, le CA restera vigilant à disposer des forces vives suffisantes pour remplir convenablement ses obligations en cas de postes devant être accompagnés (contrats d’insertion, services civiques,…). Trois administrateurs sont dédiés au suivi des postes salariés et des volontaires en service civique, ils effectuent des point bimensuels avec eux. »
Auteur de la fiche Romain Lalande
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Contributeur.trice.s ayant vécu cette action
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Une élection sans candidat chez Optéos

Témoignage

Déroulé de l'election sans candidat chez Optéos

Contexte

C'est le moment du renouvellement d'un gérant de la coopérative d'activité OPtéos basée à Lille. Le cercle vie coopérative a réuni les entrepreneurs salariés à l'occasion de la pré-AG dans un tiers lieu sympa. La journée est organisée autour de plusieurs ateliers d'idéation pour alimenter l'AG
qui aura lieu dans environ 1 mois. Durant cette AG, une décision complexe devra se tenir. Il faudra renouveller un gérant sur les 2 que compte la coopérative. C'est un poste important et le gérant qui fait le choix de se retirer à mené une action décisive pour la vie de la coopérative. Un choix difficile, qui nécessite une vraie décision concertée. Pour animer cette décision, le cercle vie coopérative à décidé d'organiser une élection sans candidat combiné à un vote majoritaire.

Parmi les entrepreneurs salariés réunis lors de cette pré-AG certains sont sociétaires, d'autres trop récemment arrivé ne le sont pas encore. La coopérative vie une période de croissance importante. Les participants se connaissent peu et pour certains, il s'agit de leur première AG. Cela ne simplifie pas la prise de décision.

Pour cette décision, 45 personnes participeront au vote et 15 personnes sont présentes sans pouvoir voter.

L'assemblée n'étant pas décisionnaire, l'objectif du vote est de proposer des candidats à la gérance. Ceux-ci seront proposé lors de l'AG qui statuera effectivement par un vote officiel.

l'équipe des Facilitateurs

L'équipe des facilitateurs est composée d'une personne extérieure qui ne vote pas et de deux scribes qui notent et qui pourront voter.

Déroulé des étapes

Etape 1 - déterminer la liste des personnes éligibles
La première étape consiste à lister de manière exhautive et lisible la liste des personnes éligibles. Il s'agit aussi d'énoncer les critères d'éligibilité au poste de gérant
Etape 2
la seconde étape est une simple lecture de la fiche de poste. Les co-gérants apportent des précisions nécessaires et répondent aux question pour une bonne compréhesion de leurs activités le temps que cela leur demande.

Etape 3
La troisième étape a pour objectif de préciser les critères pour avoir le droit de voter

Etape 4
Il s'agit maintenant de définir les critières pour pouvoir être élu.
Chaque participant peut énoncer les compétences, les qualités, qu'il aimerait voir chez le futur gérant

Etape 5: premier tour
C'est maintenant le premier tour de l'élection sans canditat qui va se dérouler en deux parties
  • 1. Choisir un candidat
Chaque votant indique sur un papier
  • MOI prénom vote
  • JE VOTE
  • POUR prenom vote

  • 2. Récupération des votes et tours de table
les votants est invité à répondre à la question
  • pourquoi je vote pour cette personne?

Etape 6 : report de vote
Au second tour les votant peuvent s'ils le souhaitent changer leur vote après avoir écouté les arguments des autres personnes.

La seule règle à suivre est de ne pas voter pour une personne qui n'a pas été désignée lors du premier tour.
7-Troisième tour : consultation majoritaire
à la fin de l'étape précédente, il y a encore une dizaine de candidats. certains n'ont qu'une seule voix, d'autres se détachent un peu plus, mais aucun candidat ne fait l'unanimité.

Il faut encore une dernière étape pour affiner la sélection des candidats à la gérance.

Cette dernière étape consiste à demander à tous le monde de classer les candidats selon la méthode du jugement majoritaire. (voir le détail des questions ci-dessous)

Le classement de ce vote permet de faire ressortir un deux ou trois candidats préférés par les participants.

Les questions du jugement majoritaire

Question :
Selon moi cette personne pourrait devenir co-gérante de la coopérative
vote.opteos.fr limesurvey

Cinq choix à faire
je l'imagine tout a fait
je le/la vois bien
je me dis pourquoi pas
je ne le/la vois pas vraiment
je ne l'imagine pas du tout


Le dépouillement est effectué manuellement sur un fichier excel

Bilan

Dès le premier tour, l'assemblée converge sur une liste de 10 personnes. Il y a un accord sur les raisons du choix
Le changement de vote affine encore la liste qui converge vers 5 personnes
Le vote majoritaire a inversé un peu l'ordre des candidats sans bouleverser l'ensemble

Au final, une liste de 5 personnes sera proposée à l'AG avec un éclairage sur l'interêt que le collectif porte sur les candidats et une meilleure vision de leur implication dans la CAE.


Il est prevu l'intervention du cercle d'orientation le jour de l'ag pour décider s'il y aura un ou deux co-gérant supplémentaires et de la manière de procéder pour utiliser les résultats.
Auteur de la fiche Eric Favre
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